Descente aux enfers

Au 16ieme siecle, on decouvrit qu’une petite montagne discrete de Bolivie etait remplie de mineraux precieux … et que se passa-t-il ?

Une ruee vers l’or argent !

La montagne se fit appeller Cerro Rico (Montagne Riche), et une ville se creea juste a cote, Potosi.

En quelques annees, Potosi devint la plus grande ville des Ameriques, aussi peuplee que Paris (200 000 habitants), et produisit quasiment tout l’argent necessaire a la fabrication de pieces pour l’Espagne.

Aujourd’hui, les filons d’argent sont encore exploites, et nous avons donc decide de visiter les mines.

Premiere etape, s’equiper, en mode speleo :

  • protege-pantalon
  • veste impermeable
  • ceinture pour tenir la batterie de lampe
  • casque avec lampe frontale
  • bottes

Ensuite, nous avons etes menes par un ex-mineur a l’entree de la mine…

On peut voir ici les wagons qui sortent le minerai, pousses a la main.

Apres quelques minutes de marches dans les boyaux de la mine, nous avons croises les premiers mineurs au detour d’un coin sombre, sortis tout droits d’un film du type Resident Evil.

Toute la montagne est creusee en long, en large, et en travers, avec des rails aux niveaux qui donnent sur les sorties. Les minerais sont jetes dans des tunnels verticaux depuis les etages superieurs, ou montes via des treuils depuis les etages inferieurs.

On peut voir sur la partie de droite de la photo le cote d’un des tunnels en bois venant d’un etage superieur, de facon a ce que le minerai tombe dans le wagon.

Ici j’etais au pied d’un puis de 90 metres de profondeur, qui sert a remonter les minerais. Debout sur une planche boueuse et glissante, sans la moindre securite, a 10cm du gouffre, avec la paroi rocheuse dans le dos, il vaut mieux faire attention.

Ensuite, nous sommes descendus tout au fond du trou, au niveau -12 de la mine, a l’aide de tres longues series d’echelles abimees et moisies, en tentant de ne pas deraper.On etait extremement loin des activites au Royaume-Uni, ou les legislations de securite « Health & Safety » sont tres strictes. Ici, a Potosi en Bolivie, nous n’avons signe aucune decharge de securite, c’est « fais gaffe ou c’est pour ta pomme ». Apres une descente tres lente et tres prudente, nous sommes enfin arrives 90 metres plus bas que le niveau de l’entree. La temperature etait d’environ 40C, l’atmosphere tres humide et poussiereuse.

Au fond de la mine, nous avons croise d’autres groupes de mineurs, dont les plus jeunes ont tout juste 15 ans.

Pour tenir le coup dans ce metier plus que difficile, les mineurs venerent « El Tio » (l’Oncle), qui est en fait le Diable. Ils ont donc une sorte de statue de Diable, a qui ils donnent de l’alcool, des cigarettes, et des feuilles de coca :

La feuille de coca est tres importante pour eux, car en macher donne de l’energie a moindre cout, permet de lutter contre la fatigue, la faim, la soif, et le mal de l’altitude.

Tous les mineurs en machent tout le temps, comme ici :

Cette visite etait tres fatiguante emotionnellement et physiquement, mais tres interessante pour relativiser sur nos vies d’Europeens.

Alex.

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3 commentaires pour Descente aux enfers

  1. Alexia dit :

    Pas sur que je descende si j’étais à votre place… Vous m’impressionnez tous les deux !

  2. Marjolaine dit :

    Impressionnant… Merci de partager tout ça, des bises !

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